La table du mort

La table du mort

 

Pas facile d’être avocate, quand on prend son métier à cœur, Pauline ne le sait que trop. 
Ainsi, quand une ex-amante lui fait une déclaration alors qu’elle vient juste d’hériter d’un client accusé de meurtre et que de surcroît la juge qui instruit l’affaire s’avère bien séduisante, elle a de quoi se sentir perturbée. 
Mais restons calme, le plus urgent va être de sortir le pauvre Simon de sa cellule et de prouver que ce jeune marginal n’est pas l’assassin de son oncle, propriétaire d’un célèbre restaurant de Clermont-Ferrand. La Table du mort est la première enquête de Pauline Vogel. Elle est suivie des romans lesbiens Le premier qui meurt et La dernière note.

Editions KTM, janvier 2004.

Lire un extrait

 » (…).Un jeune homme maigre, assis, le dos calé contre le mur, les jambes allongées sur le banc de bois qui sert aussi de lit, me regarde d’un air perdu. Ses yeux sont rouges, il a une chevelure blonde très claire, longue et en bataille. Il est vêtu d’un jean bleu délavé, d’un polo à manches courtes rouge, il n’a pas de chaussettes. Ses chaussures sont à côté du banc, un modèle bateau bien fatigué dont on a retiré les lacets.

— Bonjour, je suis Pauline Vogel. Je suis l’avocate que vous avez demandée à voir.

— J’ai rien fait. Ça commence très fort. (…)  » *

 » (…) Caroline s’approche du lit et se glisse promptement sous la couette. Je n’ai aucun geste ni mot de protestation. Peut-être qu’au fond, j’espérais cette intrusion ? Elle ne justifie même pas son attitude par un « je ne veux pas dormir seule » ou « j’ai besoin de tendresse » ou encore plus prosaïquement « j’ai envie de faire l’amour avec toi. »

J’éteins la lumière. Je la laisse prendre l’initiative. Nous nous étions admirablement entendues, il y a cinq ans. Je sais qu’elle y pense autant que moi.

Je m’en voudrais certainement demain. Mais c’est si bon, ce qu’elle entreprend. Je ne suis pas de marbre. (…) « 

*

 » (…) J’entends des pas derrière moi. Voilà ma blonde du musée qui surgit — il va falloir que je l’appelle autrement maintenant. Elle ne porte plus ses lunettes.

— Je ne m’attendais pas à vous rencontrer dans ces conditions. La vie réserve de curieuses surprises, vous ne trouvez pas ?

— En effet. Vous voulez boire quelque chose ?

— Un café court sans sucre. Bien entendu. Je suis sûre qu’elle ne fume pas. Je lui propose une cigarette. Elle refuse. « Je ne fume pas. » Je m’étonne moi-même parfois. J’allume rapidement la mienne.

Nous évitons de nous regarder et d’aborder le dossier. Elle est jolie. Mince. De grands yeux, les pommettes un peu saillantes, une fossette qui se dessine sur la joue droite, quand elle sourit. Elle porte un pantalon à pinces ajusté en toile bleue et un chemisier jaune pâle. Des perles montées en boucles décorent discrètement ses oreilles. Elle n’a pas d’alliance. (…) « 


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